Comme promis, le détail de notre fiche des visites :
Chapelle St Louis
Point de vue sur la Vallée de la Hem et sur la Flandre Côtière culminant à 112 m d'altitude, la chapelle gothique St Louis construite en pierre de taille est situé à Guémy proche de Tournehem-sur-la-hem sur le dernier contrefort de l'Artois, dominant la plaine maritime.
La chapelle, point de repère capital dans la campagne ardrésienne, a été édifiée à la fin du XVème siècle dans le style gothique flamboyant par le grand Bâtard Antoine de Bourgogne (1421 – 1504, un des nombreux bâtards du duc Philippe III de Bourgogne et demi-frère de Charles le Téméraire, il fut proche conseiller de Louis XI). En ruine depuis fort longtemps, elle a été restaurée en 1930. Du mont Saint-Louis, l'on jouit d'un vaste panorama sur la plaine maritime et sur l'Artois.
Vers le nord, on découvre successivement : les villes jumelles d'Ardres et de Guînes, la plaine qui s'étend du cap Blanc-Nez à la Belgique, la côte, avec les ports et les usines de Calais, Gravelines, Dunkerque. Par temps clair au-delà du détroit, les falaises du sud de l'Angleterre distantes de 70 km. De ce côté la vue donne aussi sur la ligne T.G.V.
Le regard se porte ensuite sur l'autre versant du mont Saint-Louis, du côté de la vallée de la Hem, où les villages sont nichés dans la verdure. On ajoutera avec amusement que Saint-Louis est le lieu tous les fantasmes, de toutes les croyances et comme tel elle compte énormément dans la mythologie locale...
Des druides gaulois y auraient pratiqué leur culte, l'empereur romain Septime-Sévère y aurait campé. Saint Louis par l'intermédiaire de son frère Robert, y aurait fondé le culte de Notre-Dame de Grâce aujourd'hui vénérée à Ardres.
Certains prétendent que de Saint-Louis, on peut gagner par souterrains, Ardres, Tournehem, voire Calais et Saint-Omer. A dire vrai, les souterrains existent, et conduisent de banales carrières d'extraction de craie, où les Allemands voulaient installer un hôpital militaire qui n'a jamais été terminé mais dont les plans ont été relevés.
Un peu d'histoire
La légende raconte que les druides gaulois pratiquaient le culte sur le Mont Saint-Louis.
Au IIIème siècle, Septime Sévère (empereur romain) aurait fait camper son armée sur la colline avant de passer en Grande Bretagne.
La chapelle aurait été édifiée par Robert d'Artois, frère de Saint Louis (XIIIème siècle)
La chapelle actuelle a été construite par Antoine de Bourgogne au XVème siècle.
Celle-ci fut partiellement détruite pendant les guerres franco-espagnoles du XVIème siècle.
Moulin de Watten
Construit en 1731 avec des matériaux qui proviennent de l'abbaye (détruite en 1763 après le départ des Jésuites Anglais, il subsiste la tour carrée gothique visible en face), le moulin occupe les restes du bastion dit "d'Elbeuf". Au XVlè siècle, c'était un moulin à vent en bois qui se dressait au même endroit. Deux autres moulins étaient implantés dans le bas de la vallée, rue de Millam et rue de Saint Omer.
Le moulin fonctionna jusqu'en 1930. Le dernier meunier de Watten mourut en 1935. Une tempête arracha deux ailes en 1937, et l'armée allemande démonta la toiture et le mécanisme en 1940, pour en faire un observatoire.
Tombé en ruine, le moulin fut acquit par la commune en 1985, et inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Il fut alors entièrement restauré grâce à la collaboration entre la commune, l'Association des Amis du Vieux Watten et sa région. En 1987, une nouvelle toiture fut posée sur le moulin tout en pierre, puis des ailes un an plus tard. En 1994, un nouveau mécanisme fut installé.
Depuis lors, le moulin de Watten peut de nouveau moudre le grain, au gré des vents de Flandre et d'Artois. Les ailes du moulin de Watten sont dites flamandes ou hollandaises, invention de J.A. Leeghwater vers 1600. Elles sont au nombre de quatre. L'aile flamande est composée de deux parties : à droite, les planches à vent, à gauche, le quadrillage de lattes. Une fois voilées elles constituent son élément moteur. Les ailes du moulin tournent toujours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Leurs envergures est de 20,60 mètres.
Château d'Esquelbecq
Monument privé, le château est construit au XIIIe siècle et restauré en 1606 à l'époque de Philippe de Guernonval, baron du lieu. La conciergerie date de 1590, le colombier construit en 1606 et le jardin à la française est d'époque XVIIe siècle. Il s'agit d'un des derniers châteaux flamands dans la région.
Situé sur la grand-place du village, en face de l'église du Xe siècle, il est entouré de douves et d'un jardin. Sa masse avec ses tours impressionne ː 800 m² habitables, entourés d'un terrain de 7 hectares.
Le château est l'œuvre des seigneurs d'Esquelbecq, mentionnés dès le XIIe siècle. Le château a pour eux à la fois une fonction défensive de protection en cas d'agression mais aussi une fonction de résidence, de lieu d'agrément.
La famille Morael achète le château en 1946 et en fait une maison de famille.
En septembre 1984, le donjon du château, qui avait été surélevé au fil des siècles, s'est effondré sur une aile du bâtiment, ce qui détruit deux des trois salons. L'évènement rend le château inhabitable. De ce fait, la construction se dégrade rapidement.
La famille Tamer-Morael entreprend dans les années 2000 une première phase de restauration ː reconstruction de l'aile Nord, puis en 2015 réfection des toitures.
Le château connait une nouvelle vie depuis 2016, où le châtelain consacre la quasi totalité de son temps à compléter les travaux effectués par se parents, dans l'objectif de pouvoir rouvrir l'édifice au public. Une première étape a été franchie en 2016 avec l'ouverture des jardins. En 2018, une partie de l'aile nord, dont les salons de marbre et des Quatre saisons a pu être rendue accessible au public avec une exposition sur l'histoire du château.
Ville de St Omer
C'est au VII ème siècle que des Bénédictins de Luxeuil évangélisent la région de la Morinie. Cette province de modeste envergure a pour capitale Thérouanne. A la tête du groupe de moines missionnaires se trouvent les nommées Audomar, Bertin et Momelin. Ils s'installent sur le mont Sithieu, qui n'est à l'époque qu'un simple promontoire au cœur d'une contrée marécageuse, le marais de l'Aa. Ils y fondent alors un couvent, l'abbaye St-Bertin. Audomar, évêque de Thérouanne fait bâtir en 662 sur la colline dominant l'île de Sithieu, une chapelle, future basilique Notre-Dame. Alors se développe rapidement un tissu urbain autour de l'espace entre le monastère et la chapelle. Audomar est canonisé sous le nom de Saint-Omer. Naît alors une cité, Saint-Omer, qui au fil des siècles sera percées de plusieurs artères reliant les deux lieux saints. Dès le Xème siècle, la ville prend essor important et la surface de l'urbanisation accéléré triple facilement. On peut compte jusqu'à 40 000 Audomarois en 1300 !
Saint-Omer deviendra une importante place drapière notamment durant le Moyen-âge. Au cours des différentes périodes, la ville de Saint-Omer a su garder son visage d'autrefois. En effet, son cadre architectural la rend tout à fait unique dans toute la région.
Les franchises de la cité drapière sont confirmées en 1127. Mais le triste trio des épidémies des XIV et XVème fait chuter la population citadine et fait reculer le développement économique. C'est de son rôle religieux (après 1553, date de la destruction de Thérouanne par Charles-Quint), et du transfert du siège épiscopal à Saint-Omer, que la Cité offre à l'historien un nouveau visage. Elle devient ce qu'il convient de définir comme un " bastion avancé de la reconquête catholique ". Les établissements jésuites sont les plus nombreux.
C'est en 1677, que Vauban s'arrête à Saint-Omer et s'occupe de renforcer les fortifications. Mais, comme pour d'autres cité, le refus de l'avancé économique sans précédent que procure l'installation du chemin de fer relègue Saint-Omer au second plan de la croissance industrielle. C'est donc au niveau administratif que se remarque Saint-Omer. La ville ne profite pas de la révolution industrielle.
Les fortifications sont démantelées de 1892 à 1895 avec conservation d'une partie des remparts et des arbres pour y dessiner un jardin qui sera aménagé de 1893 à 1897.
La Cathédrale Notre-Dame se découvre à travers l’enfilade des rues sinueuses dont l’origine remonte au Moyen-Age. Elle se hisse au rang des monuments phares du nord de la France.
Considérée comme la plus belle église médiévale de la région, l’édifice porte en lui les caractéristiques d’un gothique fortement marqué par la tradition régionale.
Le buffet d’orgue, œuvre magistrale du début du XVIIIè siècle a été réalisée par les Piette, menuisiers audomarois. Audomarois lui aussi, Pierre Enguerran est l’auteur de l’horloge astrolabe dont le mécanisme, toujours en fonction, remonte à 1558.
L’ancien Hôtel de Ville est construit de 1834 à 1841, avec des matériaux provenant de l’ancienne abbatiale St Bertin.
La bibliothèque possède la Bible originale de Gutemberg.